20/10/2009
Des affaires en attendant les sanctions
Guinée
"L'enquête préliminaire" de la CPI a commencé : les preuves existent et ont été recoupées. Les témoignages sont concordants. Un pool d'avocats les a centralisés, avec des éléments filmés remis à la CPI. Reste à protéger les témoins.
Le Procureur devra ensuite se poser deux questions : la Guinée a-t-elle la volonté et la capacité de juger les actes et de sanctionner leurs auteurs ?
L'ultimatum posé par l'Union Africaine au capitaine Dadis Camara ayant expiré, le processus de sanctions est en marche.
Le prochain "Conseil de paix et de sécurité" de l'UA examinera les propositions du médiateur burkinabé Blaise Campaoré, concernant la mise en place d'une nouvelle autorité de transition.
La CEDEAO a décidé d'un embargo sur les armes et continue à étudier la possibilité d'envoyer une force militaire d'interposition.
L'ambassadeur chinois à Conakry a déclaré que le contrat passé entre la junte militaire et une société basée à Hong-Kong "n'engage que celle-ci", et que le gouvernement chinois "n'a rien à voir".
Il s'agit d'une "joint-venture" (25% Etat guinéen, 75% le consortium chinois), avec plusieurs filiales spécialisées dans les infrastructures, l'eau, l'énergie, les transports, la logistique, avec un investissement entre 7 et 9 milliards de $.
A cela il faut ajouter d'une part le volet minier, et d'autre part le pétrole, avec la participation de la compagnie d'Etat angolaise, la Sonangol.
10:39 Publié dans Afrique de l'Ouest | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guinée
14/10/2009
guinée : rien n'est réglé
Guinée
La CEDEAO annonce un nouveau "Sommet" sur la Guinée, samedi prochain à Abuja.
Le "Groupe de contact" préconise un embargo total sur les armes à destination de la Guinée.
La junte a signé un contrat de sept milliards de $ avec une société minière chinoise qui, en contrepartie d'une exploitation minière, fournira une centrale électrique thermique.
13:27 Publié dans Afrique de l'Ouest | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guinée
13/10/2009
la CEDEAO durçit le ton
Guinée
La CEDEAO (15 pays d'Afrique de l'Ouest) se fâche.
Pendant que l'opération "ville morte" était un succès à Conakry, la CEDEAO se réunissait à Abuja.
Le Président de la Commission de la CEDEAO a dénoncé une "militarisation du pays, caractérisée par l'usage arbitraire et irresponsable du pouvoir pour réprimer la population" considérant que "la situation s'est aggravée par l'oppression contre les opposants et une population sans armes."
La réunion a commencé par une minute de silence à la mémoire des victimes et s'est terminée par un appel à la "communauté internationale" pour qu'elle déploie en Guinée une force neutre pour protéger la population et les opposants.
Notre camarade Alpha Condé, leader du "Rassemblement du Peuple de Guinée" a déclaré à ce sujet : "Il faut que les Etats-Unis et l'Union européenne, qui ont clairement montré que Dadis a dépassé la ligne rouge, s'engagent à mettre à la disposition de cette force, les moyens pour accomplir sa mission".
Le Président de la Commission de l'Union Africaine, Jean Ping, a rappelé que l'ultimatum pour que le capitaine Dadis Camara renonce à être candidat à la présidentielle de janvier expire dans une semaine.
La junte a fait savoir que tous les rassemblements sont interdits.
15:55 Publié dans Afrique de l'Ouest | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guinée
30/09/2009
tout sauf une surprise
Guinée : après la "boucherie"
"La boucherie", c'est ainsi que le journal d'Abidjan qualifie les évènements de Conakry.
Rappel des faits :
- grande manifestation de l'opposition, le jour anniversaire du référendum qui a donné l'indépendance au pays ;
- des milliers de personnes, non armées, sont dans la rue, malgré l'interdiction de la manifestation ;
- des magasins sont saccagés ;
- l'armée tire à balles réelles et utilise les baïonnettes ;
- de sources hospitalières, il y aurait plus de 150 morts, par balles ou par éventration, plus de 1.200 blessés, et de nombreux cas de viols ;
- des responsables de l'opposition sont battus, blessés et arrêtés.
Aujourd'hui :
- le chef de la junte militaire se déclare "très désolé" ;
- journée de deuil national ;
- interdiction de "tout regroupement à caractère subversif" ;
- "les fauteurs de trouble et les commanditaires seront sévèrement punis" ;
- des tirs sporadiques se font encore entendre ;
- les organisations de Droits de l'Homme et la CEDEAO demandent une enquête internationale, avec la collaboration de l'Union africaine et l'ONU, "pour qu'il n'y ait pas d'impunité" ;
- la communauté internationale condamne la sanglante répression ;
- le Bureau de l'Assemblée ACP/UE condamne et rappelle les principes de base de l'Accord de Cotonou, de respect des droits humains et de la démocratie ;
- notre camarade Alpha Condé demande la démission de la junte militaire au pouvoir, la mise en place d'un gouvernement de transition chargé d'organiser les élections.
11:23 Publié dans Afrique de l'Ouest | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guinée