23/02/2010
Ne pas respecter la démocratie n'a pas porté chance au président Tandja
Niger
L'année dernière le Président Tandja avait dissous le Parlement, et le Conseil constitutionnel qui voulaient l'empêcher de se maintenir au pouvoir, et changé la Constitution. Il avait ainsi perdu toute légitimité démocratique.
Depuis, le Niger était suspendu de la CEDEAO et de l'Union Africaine.
La CEDEAO tentait de trouver une issue politique pour un retour à l'ordre constitutionnel.
Le mardi 16 février le Sommets des Chefs d'Etats de la CEDEAO se terminait par un constat d'échec, sur ce dossier.
48 heures plus tard trois colonels s'emparaient du pouvoir, peut-être pour ne pas être pris de vitesse par d'autres militaires ayant les mêmes intentions, le pays ayant une tradition bien établie de coups d'Etat.
Les putschistes ont pris le nom de "Conseil suprême du rétablissement de la démocratie".
Ces trois colonels sont : le commandant de la zone de Niamey, par ailleurs Président de la Fédération nigérienne de foot, le commandant des blindés, qui ont mené l'essentiel de l'opération, et le chef du renseignement militaire.
Une partie de la garde présidentielle, à qui il avait été annoncé une baisse des primes, a également pris part.
Les combats auraient fait trois morts.
C'est le Commandant, chef d'escadron, Salou Djibo qui assumera les fonctions de chef de l'Etat et chef du gouvernement pendant la période de transition, dont la durée n'a pas été annoncée.
L'Union Africaine a condamné "l'usage de la violence pour tout changement de pouvoir politique". La CEDEAO a "condamné une fois de plus tous les actes destinés à parvenir, ou à se maintenir, au pouvoir par des moyens non constitutionnels".
L'Union européenne a exprimé "sa profonde préoccupation" et appelé au "retour à l'ordre constitutionnel" par "la mise en œuvre rapide d'un processus démocratique", soutenant "la médiation de la CEDEAO et de l'Union Africaine".
Le Secrétaire général de l'ONU "désapprouve tout changement anticonstitutionnel et toute tentative pour rester au pouvoir par des voies anticonstitutionnelles".
Une mission de l'ONU, l'Union Africaine et de la CEDEAO s'est rendue sur place et dit avoir reçu des garanties d'un retour à un fonctionnement constitutionnel.
Un des trois colonels a été accueilli par les chefs d'Etats réunis au Sommet de l'UEMOA (Union économique et monétaire de l'ouest africain).
Des manifestations favorables aux putschistes ont eu lieu, à l'appel de l'opposition à Tandja, regroupée au sein de la "Coordination des forces démocratiques pour la république".
Aucun trouble significatif n'a été signalé.
Les syndicats et les défenseurs des droits de l'Homme demandent aux putschistes de tenir leurs promesses et de rétablir au plus vite la démocratie.
Le retour à la liberté d'expression serait un premier signe.
Un "organe" a été créé pour préparer un projet de code électoral ainsi qu'un projet de Constitution, qui devra être adopté par référendum.
Dans l'attente d'une légitimité démocratique retrouvée, le régime de sanctions prévu par l'Accord de Cotonou doit se poursuivre.
13:15 Publié dans Afrique de l'Ouest | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
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